L'égalité des conditions

"Ainsi donc, à mesure que j'étudiais la société américaine, je voyais de plus en plus dans l'égalité des conditions le fait générateur dont chaque fait particulier semblait descendre, et je le retrouvais sans cesse devant moi comme un point central où toutes mes observations venaient aboutir"


Dans De la démocratie en Amérique, Tocquville distingue dans l'égalité des conditions, trois grands axes: l'égalisation des droits politiques et civiques, l'égalisation des ressources et la mobilité sociale, la représentation égalitaire des rapports sociaux c'est à dire: l'égalité des chances, des considérations et des droits. Pour lui l'égalisation des conditions est synonyme de modérnité.

Selon Tocqueville ces trois facteurs sont positifs pour la croissance économique, en effet elle stimule la valorisation du travail, recherche du bien être...

Passont en revu les trois pilliers constituant l'égalisation des conditions:

-L'égalité des chances

Pour Tocqueville, sans cette notion, la société ne serait qu'une ombre de la démocratie.Une démocratie vivante se doit d'assurer l'égalité des chances des citoyens.
Contrairement au système aristocratique, les individus d'une société démocratique connaissent une forte mobilité sociale. Ainsi, les individus peuvent voir leur mérite personnel recompensé par une ascension dans la hiérarchie sociale

"A chaque instant, le serviteur peut devenir maître et aspire à la devenir".

-L'égalité des droits ou égalité politique

Tocqueville entend par là que tout individu ont le droit d'exercer leur citoyenneté, il peut s'exprimer et participer aux affaires publiques.
Ainsi qu'ils soient pauvres ou riches les citoyens sont égaux devant la loi et les institutions qui la représente.

"Il n’est pas de grands hommes sans vertu ; sans respect des droits il n’y a pas de grand peuple : on peut presque dire qu’il n’y a pas de société"

- L'égalité des considérations

L'égalité de considération estime que tous les individus sont égaux c'est une égalité de dignité, d’estime sociale et de respect. Cette égalité s'encre dans les normes. Ainsi malgré les inégalités qui se forment les individus continuent à se croire égaux.

Les limites

D'après Tocqueville,les sociétés démocratiques peuvent engendrer un régime
non-démocratique, une nouvelle forme de despotisme.
L’égalisation des conditions, tend à une moyennisation de la population, et uniformise les conditions d'existence, hors, si tous les individus sont les même, ils n'auront plus de poids pour contre carrer l'influence exercer par le pouvoir, et verront leur liberté diminuer.

Je pense que les peuples démocratiques ont un goût naturel pour la liberté [...]ils ont pour l'égalité une passion ardente, insatiable, éternelle, invincible; ils veulent l'égalité dans la liberté, et, s'ils ne peuvent l'obtenir, ils la veulent dans l'esclavage"